Il serait tentant d'attribuer à la première génération divine, les douze Titans, une signification symbolique
qui les affilieraient aux signes du Zodiaque.
Mais hélas, rien ni aucune citation, dans la tradition grecque, ne permet de justifier d'une identité quelconque
entre ces personnifications cosmogoniques et les différentes figures de la Roue de la Vie.
Le cadre de notre vision contemporaine n'est pas celui des Anciens.

     Le Zodiaque, comme le suggère le cercle divisé qui le représente, est pour l'observateur humain l'expression
de l'Univers fini et de ses cycles. Mais rien, à cet instant de la Création (c'est-à-dire à l'époque des Titans) n'est définitivement en place et la strate Cosmogonique recèle encore beaucoup d'abstractions.
Kronos règne, très certainement. Mais sa royauté est temporaire, instable et coercitive.
Il attend en fait celui qui va lui échapper, puis le destituer de sa couronne. Et l'architecture finale du Monde
ne s'accomplira qu'après la "prise de pouvoir" de Zeus, à la fin  de son combat contre Kronos.

     En ce qui concerne les douze Titans, donc, il serait peut-être plus judicieux de parler de portes ou de seuils,
par lesquels se manifesteront ultérieurement les différentes qualités d'énergies issues des Principes Primordiaux
"Ciel et Terre". Energies que les Titans représentent, très certainement, mais qui ne deviendront humainement perceptibles que plus tard, à travers leur descendance.

     La difficulté d'établir une correspondance n'est pas seulement astrologique ou philosophique,
elle est aussi historique et littéraire. Excepté le nom de Krios   ( (1) )  qui signifie "Bélier", et celui de  Kronos ,
qui demeure traditionnellement attaché à la planète Saturne et au Capricorne, rien, dans le patronyme des autres Titans,
ne permet de les assimiler aux signes du Zodiaque.
Certes, Hypérion, souvent confondu avec son fils solaire Hélios, pourrait représenter le Lion.
Phoebé, en tant que Lune primordiale, pourrait être la manifestation du Cancer, mais le Luminaire n'est pas le Signe
car Mnémosyne, la Mémoire, la gardienne des secrets et des souvenirs du monde s'y trouverait également à sa place.

Thémis, la Loi, représenterait la Balance; mais celle-ci reste davantage la figure de l'ordre du Monde
(la Moire divine -théia moïra-), que la maîtresse du domicile aérien de l'Aphrodite ouranienne.   ( (2) )
Faut-il, en notant l'identité de Rhéa -la grande mère- avec Cybèle et Déméter, en faire la constellation de la Vierge... L'aspect orgiaque des cultes de fécondité qui lui étaient primitivement rendus évoque davantage l'ambiance de
l'Aphrodite-Astarté du Taureau.
Et la Vierge, gardienne de la récolte, de la graine et de la fécondité à venir, possède sa divinité tutélaire:
Diké, la fille de Thémis.
Le Titan Koeos, que C. Kerényi nomme "le pôle du Ciel", pourrait être le Capricorne, par la place zénithale qu'il occupe
sur le Zodiaque... Mais le peu d'informations que nous possédons sur son histoire (excepté qu'il fut le grand-père d'Apollon et d'Artémis) n'autorise en rien à l'affirmer.
Et l'on pourrait, en spéculant, également attribuer à Téthys (source) la paternité du Verseau, et à Okéanos
  (le fleuve primordial), l'Eau de fusion des Poissons et le renouveau de la Vie. Etc...

    Comme on peut le constater après ce bref détour, la tentative aventureuse d'identification des Titans aux signes zodiacaux soulève davantage d'interrogations que de réponses,  si l'on s'en tient, du moins, aux sources traditionnelles.
Peu convaincante en regard de ses nombreuses incertitudes, voir d'impossibilités, elle ne saurait être que l'hypothèse
d'une recherche et d'une interprétation toute personnelle.

     Enfin, exceptés Okéanos, "le plus sage" et les six Titanides qui ne semblent pas avoir pris part  à la lutte contre Zeus,
tous furent précipités dans le Tartare à la fin de la Titanomachie, et il n'est dit nulle part qu'ils furent exilés dans le Ciel.

 

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